Hallux rigidus

Il s'agit d'une atteinte pathologique du 1er orteil (hallux), plus précisément, de l'articulation entre le métatarsien et la première phalange. C'est une destruction du cartilage (arthrose). Des douleurs croissantes apparaissent à la mobilisation de l’orteil. De plus, un enraidissement douloureux de l’orteil s'installe, avec une diminution de la mobilité en fonction de l’augmentation de l’arthrose.

Son origine peut être dûe à un excès de longueur du 1er métatarsien, de microtraumatismes à répétition ou idiopathique (sans cause retrouvée). 

Différents traitements

  • Orthèse : L’adaptation des chaussures et le port de semelles rigides permettent de limiter les douleurs de flexion dorsale lors de la marche. En limitant la mobilité du gros orteil mais c’est peu efficace.
  • Médicale : Les antalgiques et les anti inflammatoires peuvent diminuer les douleurs
  • Chirurgicale : Il s’agit du seul traitement viable, il dépend de la sévérité de l’atteinte.

Traitement chirurgical

En cas d’ostéophyte dorsal douloureux, on peut faire une cheilectomie soit une résection du fragment osseux qui fait conflit lors de la marche. Elle permet d’arrondir la tête métatarsienne et de limiter les conflits douloureux.

En cas d’excès de longueur du premier rayon : on peut décomprimer l’articulation associée à une cheilectomie. Cette décompression se fait par des ostéotomies accourcissantes de premier métatarsien et/ou de la première phalange.

Malgré ces gestes, l’arthrose continuera d’évoluer vers une destruction de l'articulation. Ces gestes permettent de limiter l’évolution en diminuant les douleurs et en gardant la mobilité plus longtemps. A terme, une nouvelle opération sera probablement nécessaire.

En cas d'arthrose trop importante, seule une arthrodèse métatarsophalangienne peut être proposée: c’est un blocage d'une articulation en faisant fusionner la première phalange et le premier métatarsien. Elle est définitive et supprime toutes douleurs au prix d’une perte de mobilité. C’est l’intervention gold standard pour l’arthrose évoluée car elle a entre 95 et 99% de réussite en moyenne.Cela se fait avec l'aide de vis ou d'une plaque.

Suites opératoires

Cette intervention se déroule souvent en hospitalisation ambulatoire (entrée et sortie le même jour). Après un passage en salle de réveil qui dépendra du type d'anesthésie, vous êtes reconduit dans votre chambre. Une prise en charge antalgique adaptée est immédiatement débutée.

L'appui complet est autorisé sous couvert d'une chaussure spéciale,confortable (à garder 1 mois).

 

A la fin du bloc, un pansement est réalisé. Ce pansement ne sera pas changé par une infirmière avant 3 semaines. Le premier pansement post-opératoire sera donc refait à 3 semaines par l'infirmière ou le chirurgien. La conduite est autorisée à partir d'un mois. Un arrêt de travail dure en moyenne 2 mois en fonction de la profession et des gestes réalisés. La reprise des activités sportives comme le vélo et la natation se fait à environ 2 mois. Le reste des activités à 4 mois.

Complications

Les risques opératoires sont rares pour cette chirurgie. Comme pour toute chirurgie en orthopédie, il existe un risque de:

•    La phlébite dont la complication est l’embolie pulmonaire.
•    L’hématome 
•    L’infection
•    Les douleurs résiduelles ou des troubles de la sensibilité autour de la cicatrice
•    L’algodystrophie 

•    La complication spécifique est la pseudarthrose (non consolidation de l'arthrodèse). L'ablation du matériel fait souvent passer les douleurs.

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© Docteur Thibault VERMERSCH