Le genou correspond à l’articulation entre le fémur et le tibia. La rotule est une troisième partie osseuse qui est située en avant et qui fait partie de l’articulation. Les surfaces articulaires
de glissement sont recouvertes de cartilage.
L’arthrose est l’usure du cartilage présent au niveau des surfaces de glissement. Cette usure s’accompagne aussi de remaniements de l’os du fémur, du tibia et de la rotule.
Ces modifications occasionnent des douleurs au niveau du genou ainsi qu’un enraidissement et une difficulté à la marche nécessitant l’utilisation importante d’anti-inflammatoires, d’anti-douleurs et
parfois même d’une canne.
L’usure du cartilage est irréversible et l’arthrose ne guérit pas spontanément. L’évolution naturelle se fait vers une dégradation progressive de l’articulation, une limitation de plus en plus
importante des mobilités et une marche de plus en plus difficile.
Les anti-inflammatoires et les anti-douleurs qui peuvent suffire au départ finissent par ne plus être efficaces. Ensuite, une infiltration intra-articulaire pour "lubrifier" peut être proposée. Après
épuisement de son effet, se pose la question d’une intervention chirurgicale.
Le but de l’opération est le soulagement de la douleur, la récupération des mobilités de l’articulation et la reprise normale de la marche.
En fonction du nombre de compartiments touchés, deux type de prothèse peuvent être proposés.
Prothèse totale de genou (PTG)
La prothèse totale de genou est composée de quatre parties: l’implant fémoral (alliage de métaux) l’implant tibial (alliage de métaux), le plateau intermédiaire (polyéthylène) +/- l’implant rotulien (polyéthylène).Des coupes osseuses sont réalisées afin d'enlever tout le cartilage présent dans le genou pour supprimer les douleurs liées à l'arthrose.
Certaines prothèses sont cimentées, lors de la pose les implants fémoraux et tibiaux sont « fixés » par une colle prévue à cet effet appelée ciment.
D’autres sont non-cimentées, les implants (recouverts d’une couche de matière minérale favorisant la formation de cellules osseuses qui adhèreront aux implants prothétiques) sont alors
impactés.
Le choix entre les différentes prothèses se fait en fonction de l’âge, de la mobilité, des antécédents du patient.
Vous trouverez en dessous une petite animation sur la pose de cette prothèse.
PROTHESE AVEC ASSISTANCE ROBOTIQUE
La technologie actuelle nous permet d'augmenter la précision du geste opératoire.
Nous réalisons avant la chirurgie un scanner préopératoire. Votre membre inferieur va être modélisé en 3 dimensions et une prothèse SUR-MESURE va être confectionnée.
Cette technologie permet au patient:
-meilleure restauration de l'axe
-diminution du saignement car le guidage se fait sans guide intra-osseux
-un positionnement amélioré des implants
-un meilleur équilibre ligamentaire pour limiter les phénomènes d'instabilité
Il s'agit bd'une technologie très novatrice qui n'est réalisée que dans certains centres en France dont la clinique du palais
Prothèse unicompartimentaire (PUC)
On plus remplacer la partie interne ou externe du genou, ou (plus rarement) entre la rotule et le fémur. Il existe plusieurs avantages par rapport à la prothèse totale:
L’intervention chirurgicale est moins lourde : durée opératoire diminuée, moins de saignement per opératoire, cicatrice plus courte.
Les suites opératoires sont plus faciles. La récupération est plus rapide avec un retour au domicile précoce. Le séjour en centre de rééducation n’est pas indispensable.
La fonction du genou est mieux restaurée. Les patients fléchissent mieux leur genou et ont moins l’impression de porter une prothèse.
Inconvénients par rapport à une PTG :
Tout d’abord ces prothèses unicompartimentales ne peuvent être implantées que lorsqu’un seul compartiment du genou est douloureux. Ce qui restreint les indications. Elles ne permettent pas
d’augmenter les amplitudes articulaires.
Le principal inconvénient de ces prothèses unicompartimentales est leur durée de vie qui est un peu moindre que pour les PTG.
Lors de la consultation préopératoire, vous discuterez de votre choix entre un centre de rééducation (internat ou hôpital de jour) ou retour à domicile.
Avant l’intervention, il est indispensable de vérifier l’absence de foyer infectieux dans votre organisme.On vous aura donc prescrit avant votre entrée en clinique un examen d’urine, une consultation
dentaire et cardiologique.
Au même titre que le chirurgien, l’anesthésiste doit vous connaître avant l’intervention. La consultation d’anesthésie aura lieu dans le mois précédent votre intervention.
Si vous optez pour un retour à domicile, vous devez en tant que possible aménager votre intérieur pour faciliter vos gestes quotidiens les premiers temps :
• Placer la vaisselle et les poêles fréquemment utilisés à la hauteur de la table de travail pour éviter de vous pencher pendant les premières semaines qui suivent
l’intervention.
• Enlever les tapis non fixés pour ne pas glisser
• Remplir votre réfrigérateur et éventuellement préparer des repas à l’avance et les conserver au congélateur.
• Prendre contact avec votre infirmière qui se rendra à votre domicile pour les pansements et injections quotidiennes d’anticoagulants si le centre de rééducation en ambulatoire
n’assure pas ces soins.
Vous pouvez également vous renseignez auprès de votre mutuelle complémentaire ou de la mairie de votre domicile pour savoir si vous pourrez bénéficier des services d’une aide ménagère qui vous aidera
dans les taches quotidiennes.
L’intervention se déroule au bloc opératoire en salle d’orthopédie dans des conditions rigoureusement aseptiques. Elle peut se faire sous anesthésie générale, ou anesthésie locorégionale.
Comme pour la plupart des interventions en chirurgie orthopédique, une antibiothérapie péri opératoire est instituée selon les recommandations de la SFAR (société française d’anesthésie et
réanimation). Le chirurgien et l’équipe du bloc vous installent en position dorsale sur la table d’opération.
Après la préparation cutanée d’usage au bloc opératoire, les champs stériles sont placés.
L’incision se fait sur la face antérieure en regard de la rotule.
Après avoir retiré les parties abîmées par l’arthrose avec des guides (parfois sur mesure) et des calculs précis, le chirurgien pose les implants prothétiques d’essai dont la taille a été prévue par
les calques en préopératoire.
Le testing avec les implants d’essai étant satisfaisants, le chirurgien met en place les implants définitifs.
A la fin de l’intervention, le chirurgien place un drainage (drains de Redon) pour évacuer les saignements postopératoires résiduels puis referme la plaie opératoire.
L'intervention dure environ 1hrs30 (pour la PTG) ou 1hrs (pour la PUC)
Juste après l'intervention, vous êtes surveillé en
salle de réveil. Puis,vous êtes reconduit dans votre chambre ou l’équipe médicale et paramédicale vous entourera pendant toute votre hospitalisation.
Dès votre retour du bloc opératoire, un traitement
antalgique adapté à votre état médical et à votre éventuelle douleur est mis en place.
Vous garderez une perfusion pendant 24 heures
environ.
Vous bénéficierez d’un traitement anticoagulant (pour
prévenir des phlébites) qui sera poursuivi pendant plusieurs semaines après l’intervention.
Vous serez levé par le kinésithérapeute le jour
même.
La marche avec appui complet est débutée dès le
lendemain de l’intervention.
Le kinésithérapeute vous apprendra les gestes
déconseillés après une prothèse de genou.
Les pansements de la cicatrice opératoire sont
effectués tous les deux jours, le drain posé au bloc est retiré le 1er jour. Les agrafes sont retirées le 17ème jour.
Vous pourrez sortir de la clinique à partir du
2ème jour (PUC) ou 3ème jour (PTG) selon votre faculté de récupération.
La rééducation en centre se justifie après une prothèse de genou. En revanche, vous pourrez rentrer à domicile si un kinésithérapeute est prévu pour débuter rapidement la rééducation. L'objectif est de conserver les mobilités articulaires récupérées au bloc opératoire et limiter l'oedème post-opératoire.
La reprise du volant est envisageable après le 1er mois. Celle du travail survient en général après le 3ème mois et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent progressivement après le 4ème mois. Le vélo peut être repris vers le 2ème mois.
• La phlébite (caillot dans les veines de la jambe) et ses séquelles : malgré la mise en place systématique d’un traitement anticoagulant, une phlébite peut se constituer. Traitée à temps, la
phlébite n’altère en rien les résultats fonctionnels de l’intervention. Elle ne se complique d’une embolie pulmonaire qu’exceptionnellement.
• L’hématome : Le traitement anticoagulant, bien qu’impératif, peut parfois favoriser la formation d’un hématome dans la zone opératoire malgré la mise en place de glace. Il se résorbe souvent
spontanément et nécessite rarement un geste opératoire complémentaire d’évacuation.
• La raideur : Une kinésithérapie débutée immédiatement après l’intervention doit éviter ce genre de désagrément.
• L’infection : elle peut survenir précocement mais aussi à distance de l’intervention, les blocs opératoires orthopédiques sont ceux qui ont les mesures d’hygiène les plus draconiennes, pour éviter
cela.
• La paralysie d’un nerf : pendant l’intervention, un nerf peut être comprimé, la récupération est le plus souvent obtenue mais peut s’avérer longue.
• Des douleurs résiduelles : malgré le succès de l’intervention, le patient manifeste exceptionnellement des douleurs sans qu’on n’en retrouve d’explication.
• Fracture peropératoire : de survenue exceptionnelle, la pose de la prothèse totale de genou peut se compliquer d’une fracture du fémur ou du tibia, en particulier chez les patients présentant une
ostéoporose sévère.
• Descellement précoce : rare, la prothèse peut ne pas avoir un bon encrage osseux, il est alors nécessaire de procéder à une révision chirurgicale.
• Troubles de cicatrisation
• Plaie artérielle : complication d’une rareté exceptionnelle, elle est gravissime.